Une campagne pour dire NON sans détour

Harcèlement et sexisme ordinaire : quand une ville prend les devants
La mairie de Châtenay-Malabry a souhaité lancer une campagne d’affichage en interne pour lutter contre le harcèlement et le sexisme ordinaire au travail. Une initiative forte à destination de l’ensemble de ses collaborateurs – qu’ils soient agents de terrain ou cadres administratifs – pour dire haut et fort : le sujet ne peut plus être ignoré.
L’objectif était clair : interpeller sans choquer, libérer la parole sans stigmatiser, et surtout montrer que ces situations existent, même quand personne n’en parle.
Une campagne pensée pour faire réagir
Au départ : un constat. Ce ne sont pas des femmes concernées que les premiers signaux sont venus. La parole ne se libère pas facilement. Les situations se banalisent, les remarques passent, et le malaise s’installe.
La ville a donc fait appel à Gimmik pour réfléchir ensemble et concevoir une série d’affiches destinées à déclencher des prises de conscience et encourager les signalements.
Pour répondre à ce brief, nous avons conçu une articulation précise :
- Nous avons imaginé une campagne cache mais non stigmatisante pour éviter tout malaise
- Trois scènes illustrées, inspirées du quotidien, accompagnées de trois accroches choc.
- Une baseline commune : claire, directe, non équivoque.
- Un style illustratif de type BD, pour désamorcer sans édulcorer.
- Un ton ludique, avec un humour grinçant, qui renverse les rôles : on rit (jaune), mais c’est l’harceleur qui est mis mal à l’aise, pas la victime.
- Et bien sûr, un numéro d’appel parce qu’il est question de traiter le fléau pas juste le dénoncer
Le choix de l’illustration est aussi stratégique : il évite la reconnaissance directe. Aucun visage réel, aucune posture identifiable. C’est une manière de protéger les victimes tout en rendant les situations universelles et immédiatement compréhensibles.
Pourquoi mener ce type de campagne en entreprise ?
Parce que le silence fait le lit de la banalisation.
Parce que les remarques déplacées, les gestes intrusifs ou les abus d’autorité ne sont pas des fatalités professionnelles.
Et parce que rien ne bouge si personne n’en parle.
Une campagne comme celle-ci permet de matérialiser le sujet, de dire que oui, le harcèlement existe, même quand on ne le voit pas. C’est aussi un signal fort envoyé aux équipes : nous vous écoutons, vous avez le droit de parler, et vous serez entendues.
Une posture engagée, une parole facilitée
La campagne assume un ton décalé et fort pour atteindre sa cible : les agents. Pas question de détourner le regard ni d’adopter une posture moralisatrice. L’idée est de créer du dialogue, de susciter des réactions, voire des échanges entre collègues autour de l’affiche.
Ce travail ne banalise rien. Au contraire, il porte un message clair : “vous serez prises au sérieux”.
Cette campagne s’inscrit dans une démarche globale de sensibilisation, incarnée, concrète et tournée vers l’impact.
Et si, vous aussi, vous choisissiez de donner à vos équipes les bons supports pour libérer la parole ?





